Bruxelles réitère ses menaces contre Syngenta
ATS, le 11 avril 2005
BRUXELLES - La Commission européenne a réitéré ses menaces vis-à-vis de Syngenta à cause du maïs Bt10. Markos Kyprianou, son responsable à la santé doit avoir cet après-midi un entretien avec le président de la direction du groupe bâlois, Michael Pragnell.
Bruxelles n'a pas les pouvoirs d'infliger une amende à Syngenta comme l'ont fait vendredi les autorités américaines à hauteur de 375 000 dollars, a expliqué Philip Tod, porte-parole de la Commission responsable de la santé. En revanche, elle pourrait suspendre temporairement les importations de maïs transgénique en provenance des Etats-Unis, environ 3,5 millions de tonnes par an.
Cette mesure sera à l'étude mardi lors de la rencontre des différentes instances chargées d'évaluer la situation. Philip Tod a rappelé que la Commission n'avait toujours pas reçu de Syngenta de méthode de détection du maïs Bt10 qui n'est pas autorisé dans l'UE. Le porte-parole a indiqué que le commissaire Kyprianou s'entretiendrait à ce sujet lundi en fin d'après-midi avec le CEO de Syngenta.
Vendredi, la multinationale agrochimique a déclaré que le Département américain de l'agriculture avait conclu que le maïs écoulé par erreur ne posait aucun risque pour les consommateurs, la santé publique ou l'environnement. Syngenta a vendu des semences de maïs Bt10 au lieu du Bt11 autorisé "en très petite quantité" entre 2001 et 2004.
La découverte de la substitution du Bt10 au Bt11 est apparue suite à des tests ADN opérés par Syngenta. Les Etats-Unis exportent 18 % de leur maïs. Selon Bruxelles, un millier de tonnes de Bt10 est arrivé dans l'Union européenne par ce biais, mais sans que l'on sache où exactement.
La Commission a dit aux autorités américaines qu'elle était "très, très déçue" qu'un OGM non autorisé ait été exporté vers l'UE. Elle a demandé des "assurances" que cela ne puisse plus se reproduire, a ajouté Philip Tod.